La rencontre avec Philippe Roux
ne devait pas se révéler éphémère. Grâce à deux associations, Alba Nera et les
Enfants & Amis d’Alba, au Conseil Général et le tout nouveau musée d’Alba
(le MuseAl) j’étais invité à donner une conférence, le 22 février dernier, sur
le Montparnasse de l’âge d’or, c’est-à-dire la préhistoire de la modernité
d’Alba… Curieuse formulation, j’en conviens, à quelques kilomètres de la grotte
Chauvet et au cœur d’un site romain… Mais c’est ainsi.
Le long de la voie romaine, les vestiges de boutiques...
Alba
Helviorum, de son ancien nom, fut fondée sous l’Empire romain. Les Helviens
étaient une tribu gauloise. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, Alba
ne serait pas en l’occurrence d’origine latine (« blanc »), mais
pré-celtique ou celtique, désignant plutôt un lieu sur une montagne ou au pied
d’une montagne, ou encore, dans la spiritualité et la mythologie, le
« monde lumineux » ou « d’en haut ». La ville fut l’évêché
de la région aux IVe et Ve siècles, avec que le siège
n’aille à Viviers (qui donne son nom au Vivarais) et que la ville ne soit
détruite au Ve siècle.
Le MuséAl
Le
MuséAl vient d’ouvrir ses portes, en octobre dernier, dirigé par une jeune
femme très dynamique, Aude Poinsot (qui avait auparavant travaillé aux fouilles
sur le site antique d’Alba). Des chapiteaux, des linteaux, des vases, des
aiguières, de superbes mosaïques, dont celle, magnifique, des poissons de
l’Escoutay, motif qui se trouve repris des siècles plus tard par Hayter…
Cette
conférence sur les Montparnos d’avant Alba se trouvait être la première du
MuséAl. Beaucoup d’honneur… et de monde ! On m’a dit cent
cinquante personnes (selon les organisateurs, mais la police n’était pas
là !). Elle avait lieu dans la salle d’expositions temporaires où se
tenait, justement, une expo sur les peintres d’Alba des années cinquante.
Pour la première, salle comble au MuséAl
Outre
Olivier Pévérelli, conseiller général, Aude Poinsot, la directrice du Musée,
Marie-Odile pour les Enfants et Amis d’Alba, Philippe Roux pour Alva Nera,
intervenait aussi Max Hayter, petit-fils de Stanley William Hayter. Puis votre
serviteur, avec un montage photo montrant l’ambiance du Montparnasse des petits
cafés qui devinrent grands (La Rotonde, Le Dôme) grandes brasseries (La
Closerie, La Coupole), de certaines Académies (surtout la Grande Chaumière,
puisque nombre d’artistes d’Alba y étudièrent, et qu’elle donna son nom au
restaurant albain la Petite Chaumière),
l’Académie Ranson (Jean Le Moal y
étudia) celle d’André Lhote rue d’Odessa, celle de Fernand Léger (fréquentée
par Théodore Appleby et Hope Manchester), ou l’enseignement de Zadkine, à la
Grande Chaumière ou dans son atelier de la rue d’Assas. Marita Poest Clement,
Honorio Condoy, Juana Muller, Gabriel Kohn, notamment, étudièrent avec lui. Le
but étant à la fois de faire connaître le Montparnasse des grandes années, mais
aussi en tissant les liens nombreux qui unirent ces artistes. Après la
conférence, l’assistance pouvait, j’espère, plus facilement saisir le lien entre les
artistes albains et leurs amis Montparnos, leurs lieux de prédilection, tant
pour leur travail que pour leur sens de la fête.
Le pot de l'amitié vu du côté des travailleurs
Deux
notions qui, visiblement, sont bien demeurées à Alba. Philippe Roux m’avait
prévenu : la conférence n’était pas le tout de ma visite albaine :
dîner, déjeuner, promenade étaient prévus pour continuer ailleurs, autrement,
la discussion entamée par l’intervention au MuséAl. L’accueil que nous ont
réservé les Albains a été merveilleux : chaleureux, sympathique, attentif,
joyeux, généreux. Du pur bonheur.
Dîner chez Philippe Roux (au premier plan à droite) avec ses amis, dont Max Hayter (en vert)
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